Ce que nous savons de Tado aujourd’hui ne provient pas uniquement des fouilles archéologiques. Les traditions orales jouent un rôle crucial dans la transmission de l’histoire de cette région. Selon ces récits, Tado serait le berceau des dynasties royales qui ont fondé des royaumes puissants comme celui d’Allada et celui du Dahomey.
Raconte, raconte !
Autrefois, le village s'appelait Ezame. En langue adja, Eza est le nom d'un arbre. Ainsi Ezame veut dire « implanté dans les arbres Eza ». À ce moment donné de son histoire, le village souffrait de plusieurs maladies. Il y avait des morts infantiles, la sécheresse et la famine. Cela coïncida avec l'arrivée d'un homme, Togbui-Anyi, qui proposa de guérir la population, à condition qu'on l'accepte comme roi. Par ses pouvoirs magiques, l'étranger guérit le village de tous ses maux et devint roi.
Dès lors, il changea le nom du village en Tado, ce qui signifie : enjamber. Selon ce roi, tous les malheurs vont enjamber le royaume. Chaque année, les Adja de Tado fêtent cette délivrance dans le courant du mois d'août. Cette fête est dénommée fête Togbui-Anyi.
Ces récits oraux ne sont pas de simples légendes : ils sont la mémoire vivante des peuples qui habitent encore cette région. Ils évoquent des migrations provoquées par des conflits internes ou des besoins d’expansion territoriale. Ces déplacements auraient conduit à la fondation
- d’Allada;
- d'Agbomey, ou Abomey puis à la création du Dahomey, dont la puissance allait marquer l’histoire de l’Afrique de l’Ouest;
- et de Adjaché , actuel Porto-Novo.
Certains pourraient questionner la validité des récits oraux face aux archives écrites. Mais n’oublions pas que l’écrit, tout comme l’oral, est subjectif : il reflète le point de vue de celui qui raconte. Les récits transmis par la voix sont souvent plus nuancés et enracinés dans la culture locale, car ils s’adaptent aux auditeurs et aux contextes. En ce sens, ils méritent d’être pris au sérieux et intégrés à toute analyse historique.