La conquête européenne : Le démantèlement des royaumes
Le processus de colonisation du Bénin, alors connu sous le nom de Dahomey pour les Européens, a été marqué par une série de conflits violents. Les Français, qui avaient déjà établi une forte présence dans la région côtière grâce à leurs comptoirs commerciaux, cherchaient à étendre leur influence à l’intérieur des terres.
- Le Dahomey, sous le règne du roi Béhanzin (1889-1894), fut l’un des derniers bastions de résistance contre la colonisation. Ce royaume, qui avait prospéré grâce à son organisation militaire et économique, refusait de se plier aux exigences françaises.
- Les guerres franco-dahoméennes (1890-1894) : Ces conflits opposèrent l’armée du Dahomey, incluant les célèbres Amazones ou plutôt Agojiés, aux troupes françaises, bien équipées et soutenues par une logistique européenne. Malgré leur bravoure, les forces dahoméennes furent vaincues, marquant la chute définitive du royaume.
- En 1894, après la capture de Béhanzin, le Dahomey devint une colonie française, intégrée au territoire de l’Afrique-Occidentale française (AOF).
Le système colonial : Une transformation imposée
- Une administration centralisée :
- Exploitation économique :
- Impact sur la culture et la religion :
La résistance locale : Un esprit indomptable
- Révoltes armées : Outre la résistance initiale menée par le Dahomey, des soulèvements sporadiques éclatèrent dans différentes régions du Bénin, notamment dans le nord, où des royaumes comme Nikki refusaient de se soumettre aux ordres français.
- Résistance culturelle : Les pratiques culturelles et spirituelles, comme le vaudou, devinrent des moyens de préserver l’identité béninoise face à l’assimilation forcée.
- Le rôle des intellectuels : À partir du début du 20ᵉ siècle, une élite instruite, souvent formée dans les écoles coloniales, commença à revendiquer davantage de droits pour les Africains, posant les bases des futurs mouvements nationalistes.
Les paradoxes de la colonisation
- Modernisation partielle : Les infrastructures construites pendant la période coloniale, comme les routes, les chemins de fer et les ports, ont contribué à connecter les différentes régions du pays. Cependant, ces développements étaient principalement destinés à servir les intérêts français, souvent au détriment des populations locales.
- L’émergence d’une conscience nationale : Paradoxalement, la domination coloniale a favorisé l’unité parmi les différents peuples du Bénin. Face à un ennemi commun, les communautés, autrefois divisées par des rivalités royales, ont commencé à se percevoir comme un seul peuple.
Les lieux de mémoire de l’ère coloniale
- Abomey : Les palais royaux, bien qu’érodés par le temps, conservent les traces des luttes contre la colonisation. Les récits des guides locaux rappellent la bravoure des rois dahoméens.
- Ouidah : Ce port, déjà central dans le commerce d’esclaves, devint un point stratégique pour les Français. La ville abrite encore des bâtiments coloniaux qui racontent cette époque.
- Cotonou : La capitale économique du Bénin s’est développée sous l’administration coloniale, et son architecture mélange aujourd’hui les influences locales et coloniales.