
L’arrivée des Européens : une nouvelle dynamique mercantile
Le Traité de Tordesillas est signé entre l'Espagne (union dynastique des royaumes de Castille et d'Aragon) et le Portugal, conclu le 7 juin 1494 à Tordesillas (royaume de Castille) sous l'égide du pape Alexandre VI, afin de diviser le Monde entre une zone réservée à l'Espagne et une zone réservée au Portugal, dans le cadre du processus des grandes découvertes.

De la Côte de l'Or, à la Côte des esclaves
Les forts africains de la Côte de l'Or furent, dans un premier temps sont organisés par les Européens pour réduire au maximum le temps des expéditions commerciales, et ainsi le risque des maladies tropicales : organisé comme un château féodal, il était par ailleurs abrité des moustiques porteurs de paludisme et de fièvre jaune, et permettait une escale pour des soins et des réparations.

Au début, les administrateurs des forts européens sollicitent quelques esclavisés pour aider dans les comptoirs mais rapidement pour les amener dans les colonies de l'Amérique du Sud (comme au Brésil). On parle alors d'un système commercial et de la Côte des esclaves...
Le rôle des royaumes dans le commerce triangulaire
- Allada, avec son accès privilégié à la côte, fut l’un des premiers royaumes à tirer profit de ce commerce. Sa position stratégique lui permettait de contrôler les routes commerciales menant à l’intérieur des terres.
- Porto-Novo, grâce à son emplacement sur les rives d’un lagon, devint un centre logistique majeur pour les marchands européens.
- Le Dahomey, avec son expansion militaire et son administration centralisée, devint l’un des acteurs les plus redoutables de cette époque. Ses célèbres Amazones jouaient un rôle clé dans les campagnes militaires, capturant des prisonniers. Le Danhomè se renforce : il devient une puissance régionale au 18e siècle en conquérant des villes clés sur la côte Atlantique, en particulier le port de Wida ou Ouidah et aussi il cesse d'être tributaire du royaume d'Oyo et devient un centre de la traite transatlantique en fournissant, comme bien d'autres états de la région, de nombreux esclaves.
Les impacts économiques et politiques
Les premiers effets sociaux
Les lieux marquants de cette période
Certains sites au Bénin portent encore les traces de cette époque tumultueuse :
- Ouidah, connu comme l’un des principaux ports d’embarquement des esclaves, est aujourd’hui un lieu de mémoire. La "Route des Esclaves" et la "Porte du Non-Retour" rappellent le départ forcé de milliers de captifs vers les Amériques.
- Abomey, la capitale du Dahomey, conserve des témoignages de cette période dans ses palais royaux.
L’équilibre entre collaboration et résistance
Ce que cette période m’inspire
Lorsque je réfléchis à cette période, je suis frappée par l’ambivalence des royaumes béninois face au commerce d’esclaves. Ces sociétés, riches d’une culture et d’une organisation impressionnantes, ont dû composer avec une réalité brutale imposée par des forces extérieures. Je ressens une profonde tristesse en pensant aux vies brisées et aux communautés dispersées, mais aussi une admiration pour la résilience des peuples qui ont traversé cette époque. Les récits que j’entends à Ouidah ou à Abomey me rappellent combien il est essentiel de reconnaître les multiples facettes de cette histoire. Elle n’est ni noire ni blanche : elle est complexe, nuancée, et profondément humaine.